Se préparer au retour

Si tu lis cet article c’est que tu es rentré(e) d’un voyage plus ou moins longs ou alors que tu t’apprêtes à rentrer… Je vais te parler de mon ressenti lorsque je suis rentrée à Paris, après un an de baroude entre Cuba, la Nouvelle-Calédonie, les Îles Cook, 9 mois en Nouvelle-Zélande, l’Indonésie et la Thaïlande. Car oui, il faut se préparer au retour (psychologiquement).

AVANT MON RETOUR

fleche
  • Il faut savoir qu’on m’avait prévenue des dizaines et des dizaines de fois “Ne mets pas trop d’espoir sur ton retour en France, tu risques d’être très déçue”, BINGO. Ce décalage, tu ne peux en prendre conscience qu’une fois rentrée. Jamais je n’aurais imaginé quand j’étais encore en Asie ressentir un tel déphasage avec mes proches quand je rentrerais en France. Je savais que me réacclimater à Paris allait être en revanche difficile, mais je me réconfortais à l’idée de manger du fromage et de la baguette. Donc pour ce qui est de mon retour , il y a eu un réel décalage entre mes attentes et ce qu’il s’est vraiment passé.

LES ASPECTS POSITIFS ET NÉGATIFS DE MON RETOUR

LE POSITIF
  • Les retrouvailles (tant attendues) avec sa famille, ses amis, ses proches sont un moment magique. Je suis rentrée par surprise… moment indescriptible et inoubliable.
  • J’ai pu reprendre ma vie à 0, et choisir mon destin (un nouvel appartement, un nouveau travail, de nouvelles activités).
  • J’ai pu me redécouvrir grâce aux bienfaits que le voyage m’a apporté : mode de vie beaucoup plus minimaliste qu’avant, beaucoup plus positive, beaucoup moins dans le jugement, je consomme beaucoup moins qu’avant…
  • Je sors pratiquement tout le temps de chez moi sans makeup (chose que je n’aurais jamais pu faire avant ce voyage), la simplicité s’offre à moi!
  • J’ai pu savourer le confort: un bon lit, fini les auberges de jeunesse, retrouver la nourriture française…
  • J’ai redécouvert Paris comme si j’étais moi même une touriste, en me faisant des itinéraires dans chacun des arrondissements.
  • J’ai pu prendre du temps pour moi. Contrairement aux voyages où tu es toujours à 10 000 à l’heure, à visiter à droite à gauche, à découvrir… là tu peux savourer des instants rien que pour toi et faire ce que tu aimes : lire, dessiner, regarder ta série préférée…
LE NÉGATIF
  • J’ai réalisé que j’ai vécu tellement de choses en l’espace d’un an, que j’ai beaucoup grandi et évolué et quand je suis rentrée, rien, absolument rien n’avait changé: tes proches parlent toujours des mêmes choses (qui peuvent même réussir à t’ennuyer), les gens se plaignent beaucoup (beaucoup trop) pour des choses qui te paraîtront futiles, rien n’a changé. RIEN. Ah si, TOI. De là tu peux ressentir un décalage entre toi et tes proches, et c’est vraiment dur à encaisser.
  • C’est impossible de retranscrire par les mots tout ce que j’ai pu vivre en voyage, c’est une expérience qui se vit plus qu’elle ne se raconte. Ainsi, lors de mes retrouvailles avec mes proches, j’avais du mal à mettre des mots sur ce que j’ai réellement vécu et c’est un sentiment très frustrant, cette impression de ne pas se faire comprendre. Et d’un autre côté, j’avais peur de parler de tout ce que j’ai vécu cette année là car je redoutais qu’on puisse penser que je me la raconte du fait que je parle de toutes mes aventures.
  • C’est aussi difficile de réaliser que c’est la fin d’une si belle année, d’une vie en van, d’une vie de nomade, et c’est à ce moment là que tu vas avoir un profond manque de liberté et une réelle nostalgie du voyage. Je me demandais souvent : mais qu’est ce que tu fous là bordel, perds pas ton temps, VIS.
  • J’ai aussi eu la sensation de ne plus correspondre à mon ancienne vie, celle avant d’être partie. J’ai eu l’impression de jouer un rôle que ce soit avec mes proches, dans mon travail qui me plaisait beaucoup moins qu’avant de partir… de ne plus être celle d’avant et ne pas avoir envie de cette vie.
  • Un truc qui m’a aussi beaucoup marquée, c’est le manque de nature et de rencontres. Pouvoir rencontrer des gens aussi facilement qu’en voyage mais aussi le manque des paysages, de la nature, de l’air pur (c’est surement pas à Paris que j’allais en trouver)…
  • Mais le plus DUR pour moi a été de reprendre un train-train quotidien et faire face à mon pire ennemi : LA ROUTINE.

POUR RÉCAPITULER

fleche
  • Je suis passée par la phase de l’euphorie et d’une joie intense de retrouver mes proches, au néant. Une fois que tu comprends qu’absolument rien n’a changé : là où tu habites, ta ville, la vie de tes proches, leurs conversations, tu comprends que toi tu as énormément changé, grâce au fait que tu as vécu des choses plus incroyables les unes que les autres. De là, tu subis un réel contre-coup de la vie que tu as menée pendant un an face à la vie qui t’attend. C’est là où j’ai été le plus triste. Mais il faut rebondir. Je me suis reprise en main en me remotivant et en organisant mon prochain départ. Je me suis raccrochée à ce nouvel objectif ce qui m’a permis de profiter pleinement de mes mois à Paris. Réaliser que mon temps dans la capitale n’était que temporaire m’a beaucoup aidé. 7 mois à Paris c’est pas si long. J’ai saisi tous les moments que j’ai pu avoir avec mes proches, mais aussi tout ce que Paris pouvait m’offrir (j’en étais arrivée à un stade où je haïssais Paris, jusqu’au moment où j’ai décidé de voir cette ville d’un nouvel oeil : des millions de personnes aimeraient avoir la chance de visiter cette ville, alors profite de ces instants ici et arrête de te plaindre! Ne deviens pas ce que tu n’aimes pas). Ce qui m’a aussi beaucoup aidé est de parler à des gens ou des amis rencontrés en voyage et voir qu’ils ressentent exactement la même chose que moi. Je n’étais pas seule à me sentir en décalage…
PETITS TIPS
  • Reprend ton indépendance: Ne retourne pas vivre chez tes parents ou chez des amis après avoir été aussi libre et autonome, tu vas te prendre une claque.
  • Laisse toi du temps avant de reprendre une activité professionnelle juste histoire de te réacclimater.
  • Ne coupe pas court avec tes amis malgré le décalage qu’il y a maintenant entre vous (accepte qu’ils n’ont pas vécu tout ce que tu as vécu en voyage) et garde tout le positif de vos échanges. Profite de tes proches au maximum.
  • Savoure la nourriture française (qui t’as tant manqué), profite du confort (du fait de ne plus vivre en auberge de jeunesse)…
  • Il faut te remotiver: Concentre toi sur tes passions, tu peux aussi prévoir un futur voyage, commencer une nouvelle activité sportive, culturelle…
Se préparer au retour : Gili Meno
Gili Meno

UN PETIT MOT POUR LA FIN

fleche
  • Profite de chaque instant: que ce soit en voyage, que ce soit à ton retour chez toi, tout n’est qu’éphémère! Il faut saisir le moment. Si tu n’aimes plus ta ville, tu peux songer à déménager, si tu n’aimes plus ton travail, tu peux te réorienter.. rien n’est figé et tu peux toujours rebondir. Allez, souris!
    PS : Si tu souhaites tout de même vite repartir j’ai écris un petit article qui t’aidera à financer ton prochain voyage c’est par ici que ça se passe.

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